Mikea

MIKEA a été créé en 2003 par Théo Rakotovao, natif
du Masikoro (Sud-ouest de Madagascar). Avec 
l’apparition de MIKEA, c’est l’émergence des pulsions du terroir dans la
musique urbaine malgache qui se poursuit. Lorsque Théo Rakotovao, son fondateur
et leader, apparut pour la première fois sur la scène du cabaret « Le
Glacier » à Antananarivo, il portait une hachette à sa ceinture. Une
allure qui, d’emblée, allait captiver l’attention du public avant qu’il
n’entame sa chanson. Dès les premières notes, tout le monde avait compris
qu’une nouvelle voix venait de faire une incursion impériale sur la scène
musicale malgache.

En novembre 2008,
après une prestation saluée par le jury présidé par Tiken Jah Fakoly, il
remporte le Prix Découvertes RFI musiques
2008.

Auteur,
compositeur, interprète, Mikea a fait le choix de se tourner vers une
esthétique simple, à la fois personnelle et universelle, portée par le trio
guitare, basse et percussions, trio sur lequel la voix peut s’épanouir
librement et mener l’auditeur directement au propos. Mais les inflexions de la
voix, son timbre, ses envolées et son langage vont rappeler sans cesse qu’on
est à Madagascar. Et le pays de Mikea apparaît aussi sous les couleurs, les
sons et les rythmes de la guitare. Ici où là, surgit une flûte légère qui
rappelle la sodina de certains rituels. Ou alors ce sont des voix de gorge qui
viennent soulever le chant solo et qui font penser à certains chants
traditionnels.

Le beko,
musique de cérémonies chantée à plusieurs voix, habite aussi le chant de Mikea.
Cette tradition s’est glissée vers une fonction nouvelle et des chanteurs comme
Mikea ont façonné une chanson sociale sur le style ancestral.

Mikea chante
la solitude, la pauvreté, les valeurs traditionnelles, la terre, le pouvoir
abject de l’argent, l’exil et le mal du pays, la trahison et le vol, la
justice, la famille, l’amour évidemment mais aussi la déforestation et les
problèmes d’environnement. C’est une sorte de chant d’amour s’élevant de la
voix d’un chanteur qui a fait le choix juste de laisser parler une musique
profondément subtile même si apparemment évidente. Mikea chante parce que
chanter est vital. Il chante pour parler des siens : un chant avec une
morale, comme une balade ancienne, comme un blues du fond des bayous, comme un
gospel, comme un proverbe africain…

Etienne Bours

Nouvel album
« Taholy » 
(Contre-Jour/Socadisc - 2009)

Liens :

www.myspace.com/bekonblues

www.contrejour.com

www.crepusculeprod.fr

Composition du
groupe Mikea:

Theo Rakotovao : chant, guitare, kabosy

Johnny : basse, chœurs

Mbossa : guitare
acoustique

Dô : batterie, percussions

Au-delà
de l’intérêt musical, le groupe et son leader ont attiré l’attention du
public  sur une région et un peuple dont
la culture, profondément et intimement liée à la forêt, est actuellement
menacée de disparition. (Tsilavina Ralaindimby)

Les Mikea sont une des tribus de la région de
Morombe, plus précisément au Sud Ouest de Madagascar. Avec les Masikoro, ils
occupent la région fertile de Morombe et vivent en grande partie dans la forêt.
Ils sont surnommés « les hommes nus », des aborigènes en somme.

Dans la forêt
sèche de 3500 km2 environ située au Nord de Tuléar  entre Manombo au sud
et Morombe au Nord, vivaient des groupes minoritaires des Malgaches connus sous
les noms de Mikea, y développaient leurs propres cultures dans  des
conditions naturelles difficiles et souvent extrêmes. Pendant des siècles, on
se posa la question de savoir s’il s’agissait d’un mythe ou une réalité. En
effet, selon les traditionnistes Masikoro et Vezo, cette immense forêt fut
peuplée par des « individus mystérieux » et cette qualification est
liée à leur existence invisible  à l’œil humain.