Interview de MOTA une artiste Malgache à la voix jazzy

Bonjour MOTA, pourrais-tu nous parler un peu de toi de tes débuts dans la musique ?

Bonjour
à vous.Moi c’est Môta, alias Danielle RAHARIVOLA. J’ai commencé à jouer
du piano à l’âge de 6ans. Aujourd’hui j’en ai 22 et quelques. Personne
ne s’attendait à ce que je fasse de la musique mon métier tellement
j’étais médiocre. Mais il y a des choses qui ne s’expliquent pas. Les
temps changent et les gens avec. Ainsi, je me prends actuellement pour
une artiste, un « grand » compositeur (lol), et parfois ça marche.


Quu’est ce qui t’a inspiré dans le genre world music ?

Ce
n’est pas une inspiration que j’ai trouvé dans la world Music, c’est la
World Music qui reflète le mieux mon inspiration. Je ne saurai même pas
dire si ce que je fais est vraiment de la World Music. C’est un grand
mélange de Classique, de musique Malagasy, de Jazz et d’émotions.


 
Tes œuvres parlent de quoi en général ?

De
tout et de rien. De tout parce que j’aborde différents thèmes, à savoir
la vie et la mort, en passant par l’amour (bien sûr), la haine (si on
parle d’amour, pourquoi pas aussi parler de son opposé ?), Dieu (à ma
manière),… Et de rien parce que je n’accorde pas tellement d’importance
aux paroles, je n’en mets même pas parfois. Je pense que les notes en
disent plus que les mots.

 Tu as déjà bénéficié des rencontres avec des artistes malgaches, qu’est ce que ces rencontres t’ont apporté musicalement ?

J’ai
principalement côtoyé les jazzmen malgaches, à savoir Silo
ANDRIANANDRAINA. Musicalement, je n’aurais pas pu mieux tomber pour mes
débuts puisqu’en fait c’est lui qui m’a poussée à persister

dans
le domaine. Je n’y croyais pas ou plutôt je ne voulais pas y croire.
Maintenant, j’adore ce que je fais et sans lui, je n’y serai pas
arrivée, je le reconnais. En plus, il m’a enseigné quelques petites
astuces dont je me sers beaucoup actuellement (je sais que la plupart
du temps, il ne s’en rend même pas compte)…
Il m’a beaucoup appris,
que ce soit en matière de musique ou de vie. Il n’était pas
nécessairement le meilleur professeur (non, vraiment pas J !!!)
mais j’ai tiré de lui tout ce que je voulais savoir du monde de la
musique… Beau et passionnant mais tout autant cru et cruel.

Par
ailleurs, il m’a permis de rencontrer d’autres perles, comme Tôty et
bien d’autres encore. Tôty, je crois que c’était mon préféré, sans
vouloir offenser les autres que je trouve supers aussi. Il m’a appris
l’humilité, et d’ailleurs sans le vouloir, il l’apprend à tout le
monde, ou plutôt l’apprenait. Et musicalement, cette qualité est plus
qu’importante… Paix à son âme.

Donc je reviens un peu à Silo. Je
parle beaucoup de lui puisqu’il compte vraiment pour moi tellement il
m’en a appris. Je voudrais lui dire  Merci. Et je le répète, les mots n’en disent pas assez, alors j’espère que tu comprendras ma reconnaissance en musique.

En tant que jeune dans le métier, qu’est ce qui pourrait être un obstacle pour la promotion des artistes à Madagascar ?

Le
premier obstacle réside dans le choix du type de musique que l’on fait.
Il n’est pas facile de se construire une identité à l’heure où nous
vivons actuellement. Il y a trop d’influences et pas forcément de
bonnes.

L’objectif
commun à tous, je crois, pour la plupart, c’est de se promouvoir à
l’échelle internationale, se faire reconnaître un peu partout dans le
monde.

Le hic, c’est qu’on ne fait rien pour, dans le sens où, souvent on choisit de « ressembler  à
un autre » plutôt que de chercher qui on est vraiment. On adore la Soul
alors on en fait. Je ne crois pas que ce qu’on aime soit forcément bon
pour soi. Et je ne crois pas non plus que si à l’étranger on voulait de
la Soul, le premier endroit où on en chercherait serait Madagascar.

Alors
si l’objectif est de réussir à l’échelle internationale, il vaut mieux
puiser au plus profond de notre culture ou tout simplement au plus
profond de nous, c’est l’originalité qui fait le plus tilt et non le
plagia. Et je sais qu’on a tous un petit quelque chose de différent qui
peut tous nous propulser là où on veut. Après, il faut être sûr qu’on
est vraiment faits pour la musique.

 Y a-t-il une collaboration entre les jeunes artistes et ceux qui sont professionnels dans le métier ?

Pour
ma part, il y en a eu. Comme je l’ai dit plus haut, j’ai travaillé avec
Silo et il m’a permis de côtoyer d’autres musiciens professionnels.
Plus tard, mes petites expériences m’ont permis de rencontrer d’autres
professionnels, cette fois à l’étranger. Moi, j’ai eu de la chance.
Mais je ne saurai pas répondre à cette question au nom des autres
jeunes artistes.

Qu’en est il des problèmes matériels (instruments de musiques) ?

Ne
m’en parlez pas !!! Il y a bien trop de problèmes sur ce plan ! Je n’ai
pas la volonté de les citer tous ici, ça m’énerve à un point !…  ça
m’énerve puisque je me sens impuissante face à la situation. Et il n’y
a pas que des problèmes d’instruments, malheureusement.

Mais bon… je pourrais faire un livre en répondant à cette question. Ce n’est pas le moment, non ?

Pour
ne pas être trop expéditive, je dirai donc qu’il faudrait que les gens
qui font ou qui ne font pas de la musique soient conscients que cette
dernière est une NECESSITE. Alors, on prendrait conscience qu’il faut
remédier à toutes ces espèces de problèmes que je n’arrive pas à citer.

Tes projets dans le futur proche ?

Je
veux faire sortir mon premier album à 12 titres ; je veux aussi faire
sortir un livre de piano pour débutants où figureront principalement
mes compositions. J’essaie de me frayer un chemin dans la musique de
films (y compris les dessins animés) et enfin j’attends de savoir si
quelques personnes auprès desquelles j’ai proposé mes compositions sont
d’accord pour les chanter. 

Tu donneras pour la 1ère fois un concert le 06  février 2008 au Théâtre de

la Reine Blanche, Paris 18ème, pas trop d’appréhension ? Comment se passe les préparations

Oh
que si !!! C’est mon tout premier concert, il y a de quoi avoir peur,
non ?Pour ce qui est des préparations, je fais comme je peux. Et malgré
mon esprit perfectionniste, je crois qu’on n’en fait jamais assez.

Ma
plus grande appréhension serait que vous ne veniez pas assez nombreux
pour partager ma passion pour la création musicale ce jour. Ce serait
vraiment dommage, j’aurai tellement à vous dire,… en musique. Alors,
venez nombreux, ok ? On se retrouve à la Reine Blanche ! Au menu, Piano
– Voix – Percussions. Un soupçon de musique Classique, de Jazz, de
musique traditionnelle Malagasy, le tout concocté dans une marmite
d’émotions.

 Vos contacts, au cas où

Je suis joignable sur Myspace : http://www.myspace.com/motamd
Faites-y un tour, laissez-moi un message, un petit commentaire,… je vous répondrai tant que je le pourrai !

Merci Môta
Merci à vous et à très bientôt j’espère J